Pacte de refondation des urgences : ce qui concerne les pharmaciens

12/09/2019

Pacte de refondation des urgences : ce qui concerne les pharmaciens

La ministre des Solidarités et de la Santé a présenté un « Pacte de refondation des urgences » comprenant 12 mesures clés dont plusieurs concernent la profession.

Le Pacte de refondation des urgences, présenté le 9 septembre 2019 par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, s’appuie en priorité sur un Service d’accès aux soins, mesure qui vise à mettre en place, dès l’été 2020 et dans tous les territoires, un service distant universel pour répondre à toute heure à la demande de soins des Français.

Le pacte propose ensuite dix mesures réparties autour de deux axes :

  • La création d’une alternative aux urgences en cabinet, maison et centre de santé ;
  • Le renforcement de la qualité et la sécurité des prises en charge dans les services d’urgence.

La dernière des mesures vise à faciliter la sortie des patients des services d’urgence. Au total, le pacte est doté de 754 millions d’euros de 2019 à 2022.

 

Les principales mesures concernant la profession

-Le service d’accès aux soins (SAS)

Ce service, accessible par téléphone et en ligne, permettra au patient d’accéder à toute heure et à distance à un professionnel de santé qui lui fournira, selon son état, un conseil, une téléconsultation ou une orientation vers une structure, qu’elle soit hospitalière ou libérale. 

-Un accès direct à des examens de biologie médicale dans le cadre de consultations sans rendez-vous en libéral

La pratique d’examens de biologie médicale « simples et automatisés » (glycémie, gaz du sang, hématologie, marqueurs cardiaques, ionogrammes…) sera rendue possible dans les cabinets libéraux, les maisons et les centres de santé. À l’issue d’une consultation sans rendez-vous, les patients pourront réaliser les examens nécessaires dans le même lieu et obtenir leurs résultats dans des délais courts, sous la supervision d’un biologiste médical.

-Une prise en charge directe par des professionnels libéraux non médecins dans un cadre sécurisé

Cette mesure se réfère aux nouvelles missions attribuées aux pharmaciens d’officine dans la loi d’organisation et de transformation du système de santé du 24 juillet 2019. Parmi ces missions, la mise en place de la dispensation protocolisée de médicaments de PMO par le pharmacien d’officine dans le cadre de la prise en charge d’une pathologie bénigne.

-La généralisation des pharmaciens correspondants

Prévue également par la loi de santé, la généralisation du dispositif du pharmacien correspondant permettra au pharmacien d’officine de renouveler ou d’adapter les ordonnances avec l’accord du médecin traitant.

-Le renforcement de la prise en charge au sein des EHPAD

Pour éviter au maximum le recours aux urgences, la Ministre propose la création et le renforcement d’équipes mobiles de gériatrie pour appuyer à la fois les équipes des EHPAD et les professionnels libéraux.

-La possibilité pour l’infirmier de demander un bilan biologique

Dès le mois d’octobre 2019, sera appliqué aux urgences un protocole de coopération offrant aux infirmiers la possibilité de demander eux-mêmes des examens d’imagerie pour des patients atteints de traumatismes de membres. 

Dans la foulée, plusieurs autres protocoles seront validés d’ici fin 2019, dont un concerne la demande de bilan biologique.

-L’installation d’une maison médicale de garde à proximité de 50 services d’urgence importants

Les agences régionales de santé (ARS) devront s’assurer de la présence d’une maison médicale de garde (MMG) à proximité directe de tous les services urgents les plus importants, c’est-à-dire ceux qui totalisent plus de 50 000 passages par an. Ces MMG permettront d’accueillir à toute heure les patients réorientés vers le libéral.

L’Ordre a sollicité des rendez-vous auprès des autorités pour échanger sur les mesures annoncées.

Pour aller plus loin : Le pacte de refondation des urgences  (Ministère des Solidarités et de la Santé)

 

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