Au Togo comme en France, l'Ordre des pharmaciens contribue à la lutte contre le développement alarmant de médicaments falsifiés
27/05/2013
Tandis que le ministère de l'Economie français annonçait ce 25 mai "la plus importante saisie de contrefaçon de médicaments jamais réalisée par les services douaniers en France et dans l'Union Européenne", Isabelle Adenot, Président de la Conférence Internationale des Ordres de Pharmaciens Francophones (CIOPF) et du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens de France (CNOP), s’exprimait lors de la journée de l’Ordre des pharmaciens du TOGO (24 mai 2013) sur « l’accès aux médicaments sûrs et de qualité ».
L’occasion pour elle de rappeler que le développement des médicaments falsifiés est une alarmante réalité. Qu’il s’aggrave du fait de la mondialisation des échanges et des profits substantiels que ce commerce délictueux dégage avec de faibles risques de détection et des sanctions faibles. Que les pharmaciens doivent contribuer à la lutte contre ce fléau en sécurisant toujours plus leurs approvisionnements.
Pour Isabelle Adenot, « Ce trafic de drogue est le pire de tous. Quand une personne achète un médicament falsifié, elle croit que le produit est sûr et de qualité ! Les faussaires qui se livrent, sans foi ni loi, à ce commerce cynique, sur Internet ou "dans la rue", sont des criminels. Selon l’OMS, plus de 200 000 décès annuels sont à déplorer ».
Ce déplacement à Lomé, centre de commandement d’une récente opération d’envergure menée par plusieurs pays Africains et qui a permis de saisir de très nombreux containers de médicaments falsifiés, a été également l’occasion de rencontrer les autorités sanitaires, policières et douanières. Les 27 Ordres de pharmaciens présents lors de l’assemblée générale de la CIOPF en novembre 2011, s’étaient en effet engagés à accompagner ces autorités dans la lutte contre le trafic des médicaments falsifiés.
La saisie au Havre de plus d’un million de sachets de fausse aspirine, tout comme celles réalisées en Afrique où plus de 40% des produits étaient des anti-pyrétiques et des anti-inflammatoires, prouve que les faussaires souhaitent profiter de l’usage courant de ce type de médicaments pour écouler leurs stocks.
Pour toutes ces raisons, l’Ordre des pharmaciens français, ayant pour mission de promouvoir la santé publique, contribue pleinement aux travaux du Groupement Pharmaceutique de l’Union Européenne (GPUE), en vue de la mise en oeuvre de la traçabilité à la boîte prévue par la directive sur les médicaments falsifiés, adoptée en 2011 et transposée par la France en 2012.
« Qu'ils soient grossistes répartiteurs ou dispensateurs, les pharmaciens sécurisent la chaîne d'approvisionnement. Les trafiquants savent qu'ils ne peuvent écouler leur marchandise sur le réseau légal des pharmacies françaises et qu'ils doivent passer par d'autres canaux de commercialisation. Aussi, j'ai prévenu mes confrères qu'il fallait être vigilant et alerter de tous les trafics dont ils auraient connaissance » indique Isabelle Adenot.