Un dispositif d'information en temps réel
L’Ordre rend accessibles toutes les informations dont il dispose via ses différents canaux d’information et procède à leur mise à jour quotidienne. Il relaie ces informations via le Dossier Pharmaceutique et vous invite à consulter régulièrement :
Les masques
Depuis le début de la crise, les pharmaciens de la distribution en gros et d'officine sont fortement mobilisés pour distribuer les masques FFP2 et chirurgicaux du stock de l’Etat aux professionnels de santé. Depuis quelques jours, les masques chirurgicaux non réquisitionnés par l’Etat et les masques non sanitaires fabriqués selon un processus industriel peuvent être vendus en officine. Pour les masques FFP2, la ressource étant encore contrainte, un arbitrage du ministre des Solidarités et de la Santé est à l'étude enfin d'en limiter la vente aux seuls professionnels de santé.
- Distribution de masques du stock de l’Etat : élargie aux patients et à d’autres professionnels de santé
Les masques issus du stock d'État doivent continuer à être distribués gratuitement aux professionnels de santé.
Le ministère des Solidarités et de la Santé a rendu publique une fiche à destination des professionnels de santé de ville (version du 5 mai) concernant la distribution des masques sanitaires en sortie de confinement à compter de la semaine prochaine (11 mai), élargie aux malades, aux personnes contact et à celles à très haut risque médical de développer une forme grave de Covid-19 (ex. immunodéprimés sévères) ainsi qu’à d’autres professionnels de santé. Cette évolution est saluée par les représentants de la profession, toutefois, elle nécessite une simplification. C’est pourquoi l’Ordre, la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont échangé avec le ministre des Solidarités et de la Santé afin d’évoquer les points sur lesquels une simplification est nécessaire. Ont ainsi été demandés :
- Un allégement de la charge administrative du traitement de la traçabilité de distribution des masques
- Une dotation individuelle de masques qui corresponde aux boîtes ou aux quantités pré-filmées afin d’éviter les manipulations par le personnel de l’officine
- Concernant la dotation aux patients, une simplification des différentes prescriptions suivant la situation de chacun
Lors de cet échange, le ministère a confirmé que le système de dotations évoluerait d’une dotation automatique mise à disposition de chaque officine à une dotation par commande auprès du grossiste répartiteur au gré des besoins. Les modalités d'encadrement restent cependant à affiner et simplifier avec la cellule de crise Covid du ministère des Solidarités et de la Santé et la Cnam d’ici lundi prochain.
Par ailleurs, une indemnisation financière liée au travail effectué depuis le début de la crise est demandée par les organisations syndicales.
La profession reste mobilisée pour une mise en oeuvre optimale de ces mesures dès le début de semaine du 11 mai.
- Vente de masques en officine
Dès le 6 avril, l’Ordre et les représentants de la profession ont sollicité le Ministre des Solidarités et de la Santé afin de lui demander l’autorisation, pour les officines, de vendre des masques non sanitaires dits “grand public”.
Depuis le 26 avril, la vente en pharmacie d’officine des masques non sanitaires est autorisée. Il s’agit des masques de catégorie 1 prévus pour un usage professionnel et de catégorie 2 destinés à la protection collective de la population (pour en savoir plus sur ces catégories de masques, consulter la note interministérielle du 29 mars 2020).
Alors que les quantités de masques chirurgicaux étaient encore insuffisantes il y a quelques jours pour sécuriser la distribution aux professionnels de santé, l’état des stocks s’est amélioré. Les pharmaciens d’officine peuvent vendre les masques chirurgicaux de leur propre stock au grand public, en les délivrant en priorité aux personnes fragiles et à risque, en conformité avec les recommandations du HCSP.
Cette dispensation doit s’accompagner de conseils sur le port du masque et d’un rappel sur les gestes barrières, qui restent primordiaux.
Pour en savoir plus :
> FAQ officine, partie masques
> Recommandations pour le port des masques
> Note du 29 mars 2020 relative à l’usage de masques non-sanitaires
Les tests de dépistage du Covid-19
Les biologistes médicaux sont très mobilisés pour la réalisation des tests de dépistage. Actuellement, seuls les tests PCR sont recommandés, à partir d’un prélèvement naso-pharyngé, qui permettent de rechercher le génome du virus. Ces tests sont réalisés en laboratoires de biologie médicale ou dans d'autres types de laboratoires (laboratoires de recherche, laboratoires vétérinaires disposant des autorisations nécessaires…) sous la responsabilité d'un biologiste médical. Par arrêté du 3 mai 2020, les règles de prélèvement de tests de détection du Sars-CoV-2 par RT PCR ont été assouplies. Ainsi, sur dérogation du Préfet de département, les prélèvements peuvent désormais être réalisés hors des laboratoires de biologie médicale, établissements de santé, ou du domicile du patient.
De plus, concernant la réalisation de l’examen en cas de nombre de techniciens et ou de biologistes médicaux insuffisant, des personnes possédant un diplôme dans le domaine de la biologie moléculaire ou justifiant d’une expérience professionnelle d’au moins un an dans ce domaine, sont autorisées au sein des laboratoires de biologie médicale à participer à la réalisation de cet examen. Ces mesures sont à effet immédiat.
En savoir plus : De nouvelles règles pour la réalisation de tests de détection du Sars-CoV-2 par RT PCR
Les tests PCR sont les seuls à être reconnus à ce jour par les autorités de santé (HAS, OMS) pour le dépistage. Le Gouvernement a fixé l’objectif de 700 000 tests par semaine.
Des tests sérologiques devraient par ailleurs être bientôt disponibles. Ces tests sérologiques ne permettent pas de statuer sur la contagiosité d’une personne. A ce stade, la durée de l'immunité induite par la maladie et son efficacité à empêcher (ou atténuer) une réinfection sont en cours d’étude.
Dans un avis du 2 mai, la Haute Autorité de Santé estime que les tests sérologiques complètent les tests virologiques (RT-PCR) indiqués en diagnostic précoce de la maladie, mais que, face au manque de connaissances sur l’immunité développée par les personnes ayant eu le COVID-19, il convient de rester prudent dans l’utilisation des tests sérologiques. La HAS les recommande pour les enquêtes épidémiologiques, les diagnostics de rattrapage et la prévention de la circulation du virus dans les structures d’hébergement collectif.
Les tests sérologiques (TROD et ELISA) ne sont recommandés ni pour le dépistage, ni pour le diagnostic du Covid-19. Les autorités sanitaires n'ayant pas encore établi ni leur intérêt dans la stratégie de dépistage, ni leur fiabilité, le Ministère de la Santé invite les professionnels de santé à ne pas en faire l'usage pour le moment.
Les indications des tests sérologiques unitaires rapides (TROD, autotest), pour leur part, feront l’objet d’un avis ultérieur de la HAS. A ce jour, les textes en vigueur ne permettent pas la réalisation de TROD en officine. Attention, des entreprises peu scrupuleuses démarchent de façon frauduleuse des pharmacies afin de proposer des autotests Covid-19 non marqués CE.
Continuité d'approvisionnement
La continuité d’approvisionnement est un prérequis à la continuité des soins. Pour l’assurer, tout a été mis en oeuvre pour que les fabricants, exploitants, importateurs et distributeurs en gros maintiennent leur activité :
- dans l’intérêt de la santé des patients atteints de Covid-19,
- ou de toute autre pathologie chronique ou aigüe nécessitant un traitement médicamenteux.
Parmi les industriels, cela a demandé une mobilisation, une anticipation, une proactivité et une vigilance accrues des pharmaciens responsables et de leurs équipes, avec la mise en place de plan de continuité d’activité par les entreprises pharmaceutiques.
La surveillance des stocks est primordiale, et la production doit s’adapter en permanence à l’évolution de la demande.
Des tensions d’approvisionnement fortes existent pour cinq molécules nécessaires à la prise en charge des patients atteints du Covid-19, notamment au sein des services de réanimation : deux hypnotiques (midazolam, propofol) et trois curares (atracurium, cisatracurium, rocuronium). Pour pallier ces tensions, depuis le 27 avril, un nouveau système d’achat et d’approvisionnement des établissements de santé a été mis en place :
- l’Etat, par l’intermédiaire de Santé Publique France, achète les médicaments dont le principe actif correspond à l’une des cinq molécules citées ;
- les établissements de santé ne peuvent plus les acheter.
- Chaque semaine, l’ANSM alloue une quantité de ces médicaments prioritaires par région et propose aux ARS une répartition du stock entre les établissements de santé.
- La répartition est fonction du stock des établissements, du nombre de patients Covid-19 et de l’activité de réanimation hors Covid. Les autres activités (HAD et soins palliatifs) sont également prises en compte.
- La logistique de distribution de ces 5 molécules a été confiée par Santé publique France à trois dépositaires pharmaceutiques
A noter qu’une vigilance particulière est mise en place afin de s’assurer que les structures pharmaceutiques d’Outre-mer continuent à s’approvisionner en médicaments et réactifs de façon satisfaisante dans un contexte où le fret aérien est dégradé. Les industriels sont pleinement impliqués pour assurer la continuité d’approvisionnement vers des DROM COM.
- Consignes pour une utilisation optimisée de la plateforme « maPUI.fr »
Le directeur général de la santé vient de publier des consignes pour une utilisation optimisée de la plateforme « maPUI.fr » qui permet le suivi des stocks en médicaments et en dispositifs médicaux des PUI subissant des contraintes d’approvisionnement. Les consignes sont relatives aux différentes fonctionnalités et utilisations de la plateforme par les établissements de santé.
Il est important de souligner que : “La juste allocation des médicaments et la capacité de régulation régionale ou nationale sont dépendantes de la qualité des données de stock et de consommation transmises par chaque établissement via cette plateforme. Aussi, les établissements de santé n’effectuant pas cette saisie quotidienne ne pourront pas bénéficier d’un approvisionnement en médicaments prioritaires.”
En ce qui concerne les médicaments importés, dans un point d’information du 3 avril 2020, l’ANSM a attiré l’attention des pharmaciens de PUI sur le risque d'erreurs médicamenteuses liées à leur utilisation pendant l’épidémie Covid-19 : “L’efficacité, la qualité et la sécurité de chacun de ces médicaments ont été évaluées par l’ANSM dans la perspective de leur utilisation en remplacement des médicaments habituels. Toutefois, afin de répondre à l’urgence, il n’est pas prévu d’étiqueter en langue française les médicaments importés de l’étranger comme cela est fait habituellement.”
Une attention particulière doit être portée en cas d'utilisation de logiciels d'aide à la prescription et à la délivrance de ces médicaments de remplacement. L’ANSM invite les pharmaciens hospitaliers à diffuser largement chaque fiche produit et à les maintenir disponibles dans les services auprès des médecins et infirmiers afin qu’il soit porté une grande attention lors de la reconstitution et de l’administration de ces médicaments de remplacement, afin de réduire le risque d’erreur médicamenteuse.
En savoir plus dans la Foire aux questions - Pharmaciens de PUI
Des mesures mises en oeuvre pour la continuité des soins
Malgré l'épidémie de Covid-19, il convient d'assurer comme à l'habitude la prise en charge des maladies chroniques. Le ministère des solidarités et de la santé a publié plusieurs documents de cadrage dont une fiche apportant des orientations générales concernant le maintien du suivi et de la prise en charge des soins hors Covid dans un contexte de confinement et de forte mobilisation des professionnels de santé. Par ailleurs, voici les dernières mesures exceptionnelles mises en oeuvre :
- Les pharmaciens d’officine peuvent dispenser les médicaments d’IVG médicamenteuse directement à la patiente sur la base d’un dispositif de téléconsultation et de la coordination entre le médecin ou la sage-femme et le pharmacien
- L'accès à la naloxone a été renforcé pour les usagers à risque de surdose d'opioïdes et leur entourage
- Pour les troubles psychiques, les prescriptions et modifications de traitement peuvent être adressées par fax/mail au patient ou directement aux pharmacies des patients, avec copie au médecin traitant, permettant d’assurer une bonne"réactivité".
- Le renouvellement de la PrEP, lorsque la consultation médicale de suivi n’est pas possible, peut faire l’objet d’une délivrance dérogatoire par une pharmacie d’officine pour une période d’un mois, sur présentation de la précédente ordonnance périmée, dans les conditions fixées par le texte sur les renouvellements exceptionnels
L’épidémie de Covid-19 et le confinement inquiètent et interrogent nombre de patients, en particulier ceux atteints de maladies chroniques. Poursuite des traitements, consultations médicales, suivi et auto-surveillance… Pour répondre à ces questions, les autorités de santé et de nombreuses sociétés savantes émettent des recommandations et proposent des outils pratiques.
Mise à disposition dématérialisée des caducées 2020
Les caducées sont désormais mis à disposition de tous les pharmaciens de façon dématérialisée via le portail ordinal e-POP, sur le seul critère de l’inscription à un tableau de l’Ordre.
Les pharmaciens peuvent ainsi les utiliser comme justificatifs à toutes fins utiles.
Service d'accompagnement et de soutien des pharmaciens en difficulté
L’Ordre aux côtés de l’association ADOP pour mettre en œuvre un service d’accompagnement et de soutien pour les pharmaciens en difficulté.
L’association ADOP, Aide et Dispositif d’Orientation des Pharmaciens, créée par des pharmaciens de la région Auvergne-Rhône-Alpes, propose un service d’écoute et d’accompagnement aux confrères rencontrant des difficultés. Dans le contexte difficile auquel les pharmaciens sont confrontés à tout niveau de la chaîne pharmaceutique, ADOP a étendu ce service à tous les pharmaciens sur l’ensemble du territoire. En savoir plus sur le dispositif
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