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La lutte contre le trafic international de médicaments falsifiés : une priorité à l’heure du Covid-19

28/05/2020

Alertes sur le trafic international de médicaments falsifiés

La pandémie actuelle met en lumière la nécessité de faire face à un trafic international croissant de médicaments contrefaits et le besoin de mises en garde renforcées de la population. Tels sont les résultats d’un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et de l’opération Pangea XIII.

Les faits

Une prise de position OCDE

« La vente de médicaments contrefaits ou défectueux est un crime inqualifiable, et la découverte de fausses fournitures médicales en rapport avec le Covid-19, alors que le monde fait front pour lutter contre la pandémie, accentue la gravité et le caractère d’urgence de ce défi mondial » , a déclaré le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, le 23 mars 2020. L’OCDE affiche la lutte contre le trafic international de médicaments falsifiés comme une urgence.

Cette prise de position fait suite à la publication d’un rapport  conjoint OCDE-Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) sur le commerce international de médicaments contrefaits. Ce rapport est accompagné d’une synthèse sur les liens de ce commerce avec la crise du Covid-19 .

Sur cette période 2014-2016 analysée, le gain pour les groupes criminels est estimé à plus de 4 milliards d’euros.

Au-delà des lourdes pertes économiques, le risque sanitaire est majeur : l’analyse des échantillons suspects a montré qu’ils étaient potentiellement dangereux dans 90 % des cas.

Pangea XIII

Rappelons que Pangea est une opération annuelle, menée par les services de police, des douanes et de santé publique de 90 pays dans le monde, coordonnée par Interpol et appuyée par l’industrie du médicament, pour lutter contre les trafics de produits de santé illicites.

À retenir de la 13e édition, menée du 3 au 10 mars 2020 :

  • la saisie de 4,4 millions d’unités de produits pharmaceutiques illicites, soit 48 000 colis, d’une valeur marchande de 13 millions d’euros ;
  • la saisie de 37 000 dispositifs médicaux non autorisés et contrefaits (principalement des masques chirurgicaux) ;
  • la suppression de 2 500 liens Internet (sites web, réseaux sociaux, marchés en ligne, publicités) ;
  • 121 arrestations et le démantèlement de 37 réseaux criminels.

Parmi les faux médicaments interceptés, on note une augmentation inquiétante de la part prise par la chloroquine (> 100 %) et les antiviraux non autorisés (+ 18 %), ainsi que par la vitamine C.

 

En pratique pour le pharmacien

Il est plus que jamais nécessaire de rappeler à la population que la vente sur Internet ne concerne que les médicaments non soumis à prescription obligatoire.

La présence d’un logo spécifique commun à l’ensemble des sites Internet de commerce électronique de médicaments en garantit la légalité.

Logo commun à l'ensemble des Etats membres

De plus, le site officinal doit présenter un lien hypertexte vers les sites de l’Ordre national des pharmaciens  et du ministère des Solidarités et de la Santé .

La liste des sites autorisés à la vente de médicaments en France est accessible dès la page d’accueil du site de l’Ordre .

 

Pour aller plus loin

  • La vulnérabilité du marché pharmaceutique à la contrefaçon s’explique par l’importance de la demande mondiale et des marges bénéficiaires élevées, ainsi que par le faible risque pour les contrefacteurs d’être identifiés (ventes sur Internet et envois massifs par colis postaux).
  • Dans leurs propositions d’action, l’OCDE et l’EUIPO mettent l’accent sur l’urgente nécessité d’une coopération internationale pour remédier aux lacunes des réglementations et aux déficiences de leur application.
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