Les grandes tendances de la démographie pharmaceutique au 1er janvier 2020
09/07/2020
“Depuis dix ans, la profession ne cesse d’évoluer, et le rôle des pharmaciens auprès de la population s’en voit renforcé. L’existence d’une chaîne pharmaceutique solide, regroupant tous les métiers, déployée harmonieusement sur le territoire, contribue à garantir un bon fonctionnement du système de santé et un accès aux soins de qualité pour le plus grand nombre. La complémentarité des métiers de la pharmacie s’est à cet égard illustrée dans la gestion de l’épidémie de Covid-19 ”, déclare Carine Wolf-Thal, Présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
Des inscriptions à l'Ordre en augmentation depuis 10 ans
Le nombre de pharmaciens inscrits à l’Ordre n’a cessé d’augmenter ces 10 dernières années (+1,2 % depuis 2009). Au 1er janvier 2020, 74 227 pharmaciens étaient inscrits. 2 356 s’inscrivaient pour la première fois : le nombre de primo-inscrits augmente ainsi de près de 2 % par rapport à 2018. Cette évolution est particulièrement forte en section D, représentant les pharmaciens adjoints et autres exercices qui a enregistré 64,2 % de ces nouveaux inscrits.
La section H, représentant les pharmaciens des établissements de santé ou médicosociaux et des services d’incendie et de secours, et la section B, regroupant les pharmaciens de l’industrie, sont les deux sections qui ont enregistré la plus forte hausse d’inscriptions ces dix dernières années.
La section E, représentant les pharmaciens exerçant en outremer, a également vu son nombre d’inscrits croître notablement sur la période (+18 % en 10 ans), du fait de la forte augmentation des pharmaciens en établissements de santé dans les territoires ultramarins.
A l’inverse, la section G, représentant les pharmaciens biologistes, a connu la plus forte baisse du nombre d’inscriptions (-12,5 % en 10 ans).
Des tendances 2019 similaires à celles de l'année précédente
Les grandes tendances de la démographie en 2019 restent globalement semblables à celles de l’année précédente : stable depuis 2016, l’âge moyen des pharmaciens est de 46,7 ans.
Le nombre de pharmaciens de moins de 35 ans est toujours en hausse : ils représentent, en effet, le quart de la population des pharmaciens inscrits à l’Ordre, alors que les plus de 66 ans constituent moins de 4 % de la population.
La population des pharmaciens est majoritairement féminine (67 %). Plus de 50 % des ressortissants de chacune des filières sont des femmes, allant de 52 % pour les pharmaciens de la distribution en gros, à plus de 70 % pour les pharmaciens adjoints et autres exercices et ceux des établissements de santé (81 % et 75 % respectivement).
A noter cette année qu’on observe une augmentation du nombre de temps pleins au sein de certaines sections. Ainsi, la part des temps pleins chez les pharmaciens adjoints d’officine progresse de 2 points pour atteindre 62 % en 2019. De même pour les pharmaciens des établissements de santé, le taux d’exercices à temps plein atteint 68 %, majoritairement dans le public.
Un maillage territorial harmonieux pour un accès aux soins de proximité
Le nombre d’inscriptions en section A, représentant les pharmaciens titulaires d’officine, poursuit sa baisse en 2019, en lien avec la diminution du nombre d’officines sur le territoire du fait de la restructuration du réseau officinal qui observe une tendance au regroupement d’officines et au développement des maisons de santé pluridisciplinaires.
En effet, 219 officines ont fermé en 2019 confirmant en cela la tendance des années précédentes avec néanmoins une légère décrue par rapport à 2018 (226).
Le nombre de pharmaciens travaillant en officine et relevant de la section D continue quant à lui d’augmenter (+1,6% par rapport à 2018), conséquence de la prise en compte des nouvelles missions et de la nécessité d’une présence pharmaceutique suffisante pour les assurer.
Les laboratoires de biologie médicale (LBM) font également l’objet d’une réorganisation : les structures se regroupent. Ainsi, les sociétés privées ont diminué de 10,9 % depuis 2018, mais le nombre de sites rattachés aux structures privées continue d’augmenter légèrement.
Le nombre de pharmacies à usage intérieur (PUI) diminue, aussi bien au sein des établissements publics que privés (respectivement -1,3 % et -2,5 % par rapport à 2018). Cette diminution résulte notamment du déploiement des structures de coopération et de mutualisation entre les PUI (groupements hospitaliers de territoire [GHT] et groupements de coopération sanitaire [GCS]). Toutefois, le nombre de pharmaciens exerçant dans les établissements de santé ou médico-sociaux et les services d’incendie et de secours ne cesse d’augmenter depuis 10 ans (+33 %), notamment grâce au développement des activités de pharmacie clinique après la publication du décret du 21 mai 2019.
Ces restructurations et l’évolution des modes d’exercice a peu d’impact sur le maillage pharmaceutique, un des atouts remarquables de la profession, qui reste harmonieux sur tout le territoire. Ainsi, en 2019, on recense en moyenne 32 officines et 7,1 laboratoires de biologie médicale, ainsi que 3,6 PUI pour 100 000 habitants.
Par ailleurs, les 769 établissements pharmaceutiques de l’industrie et les 530 établissements de la distribution en gros et leurs pharmaciens (sections B et C), présents sur l’ensemble du territoire, permettent un approvisionnement sécurisé en produits de santé de qualité des autres professionnels de la chaîne pharmaceutique.
L’accès aux médicaments, produits de santé et aux examens de biologie médicale en tout point du territoire est donc assuré.
Les données démographiques de l’année 2019 confirment des tendances déjà observées ces deux dernières années. Le maillage équilibré favorise la proximité avec la population et l’accès aux soins de premier recours. Il constitue une véritable force pour faire face aux enjeux de demain : coopération interprofessionnelle, déploiement du numérique ou encore approvisionnement continu en médicaments et produits de santé pour un exercice pharmaceutique au service des usagers du système de santé.
> La brochure de la Démographie complète au 1er janvier 2020