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Vaccination Covid-19 : la HAS propose d’étendre les compétences vaccinales aux pharmaciens et actualise les recommandations sur la priorisation des personnes à vacciner

04/03/2021

Vaccination Covid-19  : la HAS propose d’étendre les compétences vaccinales aux pharmaciens et actualise les recommandations sur la priorisation des personnes à vacciner

Afin d'accélérer la vaccination dans un contexte d'évolution épidémique notamment avec la diffusion rapide des nouveaux variants, la HAS met à jour ses recommandations sur la priorisation des populations à vacciner contre la Covid-19 . Elle élargit sa recommandation du vaccin AstraZeneca aux personnes âgées de plus de 65 ans et finalise son avis sur l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens, sages-femmes et infirmiers. En espérant une parution imminente des textes officiels, les pharmaciens peuvent commencer à se préparer. Des outils seront proposés sur le site Démarche Qualité Officine  afin d’accompagner les pharmaciens dans cette nouvelle mission.

Utilisation du vaccin AstraZeneca au-delà de 65 ans

Les données d’une étude écossaise en vie réelle apportent des résultats très encourageants sur les bénéfices à court terme d’une première dose de vaccin (Pfizer ou AstraZeneca) contre la Covid-19 chez les plus de 65 ans.

Face à ces résultats, la HAS redéfinit la place du vaccin AstraZeneca dans la stratégie vaccinale en élargissant son utilisation aux personnes âgées de plus de 65 ans.  

Dans son avis du 1er mars 2021, la HAS conclut que « la place dans la stratégie vaccinale du vaccin AstraZeneca peut être élargie dès maintenant aux personnes âgées de plus de 65 ans ». Ainsi, depuis le 2 mars, les médecins peuvent désormais également proposer la vaccination avec le vaccin AstraZeneca : 

  • à leurs patients de 65 à 74 ans dès lors qu’ils présentent des comorbidités avec facteurs de risques de formes graves de COVID. L’ensemble des patients de 50 à 74 ans présentant ces comorbidités sont donc éligibles à la vaccination ; 
  • au-delà, ils peuvent proposer la vaccination avec AstraZeneca à tous leurs patients âgés de 75 ans et plus. 

La liste des comorbidités figure sur le site du ministère de la Santé .     

Ces recommandations ont été confirmées aux professionnels de santé par la Direction générale de la santé, via DGS-Urgent (DGS-Urgent n°2021_23  du 3 mars 2021).

D’autres données susceptibles de renforcer les connaissances sur ce vaccin sont attendues très prochainement.

Recommandation en faveur de l’ouverture de la vaccination aux pharmaciens et sages-femmes

Un autre levier pour accélérer la vaccination consiste à simplifier l’accès à la vaccination en multipliant les lieux de vaccination, en diversifiant les vaccinateurs et en étant au plus près de la population à vacciner. Raison pour laquelle la HAS avait déjà recommandé que les sages-femmes et les pharmaciens puissent prescrire et administrer le vaccin AstraZeneca . Dans la continuité de cet avis, la HAS se prononce en faveur de l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens, des sages-femmes et des infirmiers pour l’ensemble des vaccins contre la Covid-19 incluant les vaccins à ARNm.

A noter : à ce stade, il s’agit d’une recommandation de la HAS. Pour que les pharmaciens puissent vacciner, cette mesure devra être traduite dans un décret à paraître.

Modalités de prescription

Ainsi, la HAS recommande, d’une part, que la prescription puisse être faite :

  • par les pharmaciens, sauf pour les femmes enceintes et les personnes présentant un trouble de l’hémostase (les personnes sous traitement anti-coagulant ne sont pas concernées par cette restriction).
  • par les sages-femmes pour la femme, en particulier la femme enceinte, et dans l’entourage de celle-ci et de son enfant.

 Administration des vaccins

La HAS recommande que l’administration des vaccins à ARNm, comme ceux à vecteur viral, puisse être réalisée par les infirmiers, par les sages-femmes et par les pharmaciens (ces derniers devant être formés et avoir déclaré une activité de vaccination auprès de leur ARS).Cette accélération devra bien prendre en compte les populations isolées avec notamment le déploiement d’équipes mobiles.

Les recommandations de la HAS seront mises à jour en fonction de l’évolution des connaissances, des nouvelles données disponibles et de l’approvisionnement en doses de vaccins. 

Priorisation des populations

Des études récentes permettent à la HAS de confirmer que l’âge est le facteur prépondérant dans la survenue de formes sévères et de décès liés à la Covid-19. La présence de certaines comorbidités est également un facteur de risque de formes graves et de décès, même si leur impact est moindre. En complément des comorbidités à haut risque de décès[1] , déjà identifiées dans son avis du 30 novembre dernier, la HAS ajoute les quatre suivantes :les maladies hépatiques chroniques et en particulier la cirrhose ;

  • les troubles psychiatriques ;
  • la démence ;
  • les personnes présentant un antécédent d’accident vasculaire cérébral.

Par ailleurs, parmi les comorbidités déjà identifiées dans son avis du 30 novembre dernier, la HAS identifie des pathologies à très haut risque de décès, justifiant une priorisation quel que soit l’âge :

  • des personnes atteintes de trisomie 21 ;
  • des personnes ayant reçu une transplantation d’organe ;
  • des insuffisants rénaux dialysés ;

En outre, toutes les situations particulières identifiées comme à risque de formes graves ne peuvent être explicitement identifiées à partir de la revue de la littérature. Ainsi, doivent être également priorisées indépendamment de leur âge, les personnes jugées particulièrement vulnérables par leur médecin et présentant des affections préexistantes rares et graves ou des handicaps graves les prédisposant à risque particulièrement accru de décéder de l’infection par le SARS-CoV-2 (déficits immunitaires sévères, hémopathies malignes, maladies rares).

Enfin, la HAS souligne l’attention particulière qui devra être portée aux personnes polypathologiques, qui font partie des personnes à vacciner en priorité.  En effet, les études montrent que le cumul de trois comorbidités fait atteindre quasiment le même niveau de risque de décéder que dans la tranche d’âge supérieure sans polypathologies. 

Pour en savoir plus :

 

 

 

 

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