Comment limiter la survenue des effets indésirables des collyres mydriatiques chez les enfants ?
06/04/2023
Les collyres mydriatiques servent à préparer l’œil à un examen ophtalmologique. Ils permettent de dilater la pupille (mydriase) et forcent la mise au repos de l’accommodation de l’œil (cycloplégie).
Des effets indésirables graves, parfois mortels, associés à une mauvaise utilisation chez des enfants, continuent d'être remontés à l'ANSM. Mal administrées, ces gouttes ophtalmiques peuvent passer dans la circulation sanguine et atteindre le système digestif, cardiovasculaire et/ou nerveux central, en particulier chez de très jeunes enfants (nouveau-nés, nourrissons et prématurés).
Pour éviter ces effets indésirables et prévenir le risque de surdosage (accidentel ou par administration répétée), il est indispensable de respecter les contre-indications précisées dans les notices et résumés des caractéristiques du produit, les modalités d’administration du collyre et les posologies maximales dans l’intervalle de temps recommandé entre les administrations.
En France, il existe deux types de collyres mydriatiques : les collyres anticholinergiques et antimuscariniques avec l’atropine, le cyclopentolate (Skiacol) et le tropicamide (Mydriaticum), et les collyres alpha-mimétiques de type 1 avec la phényléphrine (Néosynéphrine).
Dans le cadre d’un examen ophtalmologique chez l’enfant, les collyres mydriatiques sont utilisés soit pour dilater la pupille, avant la réalisation d’un fond d’œil, soit pour « mettre au repos » l’accommodation de l’œil, pour mesurer la réfraction (« mise au point ») de l’œil.
Tous les collyres mydriatiques ont une action de dilatation de la pupille, mais seuls deux d’entre eux permettent également d’obtenir la mise au repos de l’accommodation de l’œil : l’atropine et le cyclopentolate.
Liste des spécialités à usage pédiatrique commercialisées en France
Âge de l’enfant |
Collyres anticholinergiques et antimuscariniques |
Collyres alpha-mimétiques type 1 |
Avant 1 an |
Atropine à 0,3 % |
Phényléphrine |
Entre 1 et 12 ans |
Atropine à 0,3 % et 0,5% |
Phényléphrine |
À partir de 12 ans |
Atropine à 1 % |
Phényléphrine |
Les effets indésirables peuvent être différents selon le type de collyre mais les règles d’administration et les conditions d’utilisation visant à limiter ces effets sont identiques.
En général, ces effets indésirables surviennent dans un délai de 20 à 30 minutes après l’administration et les symptômes sont transitoires (ils s’améliorent en 4 à 6 heures mais peuvent durer jusqu’à 12 à 24 heures).
Après l’examen, la dilatation de l’œil peut persister plusieurs heures et l’enfant peut présenter des symptômes non graves tels qu’une rougeur sur le visage et une sécheresse au niveau de la bouche.
Plus rarement, des effets graves peuvent survenir tels que des troubles neurologiques, cardiovasculaires et digestifs. Consultez immédiatement un médecin en cas d’apparition de ces symptômes :
- Fièvre brutale et élevée (rarement sévère sauf en cas de surdosage : dans ce cas, consultez immédiatement le médecin de l’enfant) ;
- Changement dans le comportement de l’enfant : agitation, hyperexcitabilité ou somnolence brutale, et plus rarement, hallucinations ;
- Confusion, perte de mémoire pouvant se manifester chez l’enfant par des difficultés d’apprentissage ou des troubles de l’attention ;
- Maux de tête, vertiges, troubles de l'équilibre, et plus rarement, convulsions ;
- Rythme cardiaque rapide ou pression artérielle élevée ;
- Troubles digestifs (gonflement au niveau de l’abdomen, perte de mouvement des muscles de l’intestin (iléus), blocage partiel ou total de l’intestin (occlusion) chez le nouveau-né et le prématuré).
Ces effets indésirables graves se produisent le plus souvent lorsque plusieurs collyres mydriatiques sont administrés successivement.
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Information pour les médecins prescripteurs, orthoptistes et pharmaciensPour réduire le risque de survenue d’effet indésirable lors de l’administration d’un collyre mydriatique à un enfant, il est nécessaire de :
La néosynéphrine 5 % et 10 % et l’atropine 1 % sont contre-indiquées chez l’enfant de moins de 12 ans. |