Sprays et diffuseurs à base d’huiles essentielles : l’Anses appelle à la vigilance
25/05/2020
Une étude de toxicovigilance a relevé des effets indésirables liés à l’utilisation de sprays et diffuseurs à base d’huiles essentielles, aux vertus assainissantes. Il s’agit notamment de symptômes irritatifs des yeux, de la gorge et du nez, et d’effets respiratoires.
Les faits
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses ) appelle à la vigilance sur les sprays et les diffuseurs à base d’huiles essentielles.
Saisie par la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de la prévention des risques (DGPR), l’agence a analysé les cas d’intoxication signalés aux centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) entre janvier 2011 et mars 2019. Elle a réalisé une revue bibliographique scientifique sur l’impact sanitaire de ces produits et leurs effets potentiellement néfastes sur la santé.
Les conclusions figurent dans un rapport publié le 28 avril 2020.
Ce qu’il faut retenir
Certains cas observés par les CAPTV signalent des symptômes irritatifs des yeux, des voies aériennes supérieures (bouche, nez, gorge, larynx et trachée), ainsi que des symptômes de toux et de difficultés respiratoires.
Selon les études disponibles, les sprays et diffuseurs à base d’huiles essentielles émettent dans l’air différents composés organiques volatils (COV), dont certains, même s’ils sont d’origine naturelle, peuvent présenter des propriétés irritantes ou sensibilisantes.
De plus, certains des COV émis sont susceptibles de s’oxyder, notamment avec l’ozone présent naturellement dans l’air, et constituer une source de pollution de l’air intérieur supplémentaire.
En pratique, pour le pharmacien
Dans le contexte actuel, le pharmacien a un rôle primordial de conseil et doit veiller à prévenir tout mésusage des huiles essentielles. Il est important de respecter les conditions d’utilisation de ces huiles :
- voie d’administration ;
- âge ;
- contre-indication ;
- posologie ;
- zone d’application…
et de ne pas banaliser leur usage.
Le pharmacien doit également rappeler de garder ces sprays hors de la portée des enfants.
L’Anses le souligne : « Non, les huiles essentielles ne constituent pas un moyen de lutte contre le coronavirus . »
Plus généralement, le pharmacien doit :
- informer sur les précautions d’utilisation de sprays ou diffuseurs à base d’huiles essentielles, en particulier les personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques telles que l’asthme, en raison des substances irritantes potentiellement émises par ces produits ;
- signaler, via le portail des vigilances (https://signalement.social-sante.gouv.fr ), les cas de personnes ayant présenté des effets indésirables, comme des symptômes respiratoires, à la suite de l’utilisation de ces sprays et diffuseurs.
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