Violences familiales : l’officine comme lieu d’alerte
02/04/2020
Un dispositif de signalement des violences intrafamiliales via les pharmacies d’officine a été mis au point par le Ministère de l’Intérieur avec l’appui de l’Ordre national des pharmaciens. Cette démarche intervient dans le contexte actuel de confinement lié à l’épidémie Covid-19, générant une forte hausse des signalements de violences.
Le nombre de signalements de violences familiales a bondi de plus de 30 % durant les premières semaines de confinement. Dans ce contexte singulier et contraignant, le pharmacien peut être amené à entrer en relation avec des victimes ou des témoins de violences intrafamiliales. En tant que professionnel de premier recours, il constitue légitimement un point d'appui possible pour alerter les forces de l’ordre. De plus, grâce au maillage territorial, les pharmacies sont au plus près des personnes concernées et une pharmacie est toujours disponible 7j/7, 24h/24.
Dans ce contexte, le Ministère de l’Intérieur, en lien avec l’Ordre national des pharmaciens et les représentants de la profession, a mis en place un dispositif au sein des pharmacies, inspiré d’expériences européennes (Espagne notamment), pour alerter les forces de l’ordre dans des situations de violences intrafamiliales et leur permettre, le cas échéant, d’intervenir en urgence.
L’Ordre national des pharmaciens est conscient que les équipes officinales sont déjà extrêmement mobilisées dans le contexte actuel d’épidémie de Covid-19, mais le contact qu’elles continuent d’entretenir avec leurs patients “rend leur rôle indispensable à cet égard”. Ce dispositif est un complément aux numéros d’appel 39 19 (Violences femmes info) et 119 (Allo enfance maltraitée).
Une “fiche réflexe” détaillant la marche à suivre face à une personne évoquant spontanément être victime ou témoin de violences familiales, ainsi que plusieurs outils de communication sont mis à la disposition des pharmaciens via le Cespharm pour les accompagner dans ce cadre.