Dossier Pharmaceutique et médecins hospitaliers
Durant une phase d’expérimentation* qui a eu lieu entre le printemps 2013 et la fin 2015, certains médecins hospitaliers ont été autorisés à consulter le Dossier Pharmaceutique avec l’accord des patients (en savoir plus sur les droits des patients ). Cette expérimentation visait à mieux coordonner l’action des professionnels de santé entre la ville et l’hôpital. Elle a été menée par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) du ministère de la Santé.
Puis, elle a donné lieu à la publication de l’article 97 de la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 (loi de modernisation de notre système de santé), un texte qui généralise l’accès au DP à tous les médecins des établissements de santé.
Suite à la parution du décret n°2017-878 du 9 mai 2017 et l’obtention, le 28 juin 2017 du feu vert de la CNIL pour la généralisation de l'accès aux médecins hospitaliers, le déploiement du Dossier Pharmaceutique dans les établissements de santé a connu un coup d’accélérateur.
* Décret n° 2013-31 du 9 janvier 2013 - Conditions de l’expérimentation relative à la consultation du DP par les médecins
Pourquoi ouvrir le DP aux médecins hospitaliers ?
17,5 % des pharmacies à usage intérieur (PUI) et 99,9% des officines sont connectées au Dossier Pharmaceutique (juin 2019).
Le DP permet aux médecins hospitaliers de reconstituer le traitement personnel des patients dans des situations (cas) où cela est particulièrement nécessaire comme par exemple :
- aux urgences, il donne un accès instantané à des informations-clés aux médecins ;
- en anesthésie réanimation, il contribue à établir le risque anesthésique ;
- en gériatrie, pour éviter les effets indésirables, dont le risque est accru compte tenu du nombre de spécialités pharmaceutiques et de l’âge des patients.
Témoignage
"Pour ma propre utilisation et ma dernière étude sur 421 patients vus en consultation réglée, j'ai observé que :
- 23% des patients omettent des traitements, dont 12% des traitements importants (cardiaque, pulmonaire, anticoagulant, métabolique),
- 14% font des erreurs sur leur dosage,
- 9% ne connaissent pas le dosage de leur traitement.
On note également que 64% ont des Dossiers Pharmaceutiques alimentés. Nous constatons enfin un gain de temps autant en consultation d’anesthésie qu’au service des urgences.
Enfin, dernier point fort du DP, son ergonomie et l’accès très rapide aux données qui est de l’ordre de moins de 4 secondes."
Dr Morvan, médecin anesthésiste, expert « Hôpital numérique » à l’Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP)
Aide-mémoire
Le Dossier Pharmaceutique rassemble tous les médicaments qu'un patient s'est vu délivrer au cours des derniers mois dans n’importe quelle pharmacie de France. Cet historique de 4 mois est porté à 3 ans pour les médicaments biologiques* et à 21 ans pour les vaccins.
Le DP permet à certains médecins, de vérifier soit :
- que certains médicaments ne font pas double emploi ;
- qu’il n’y a pas de risque d’interaction médicamenteuse nocive.
*un médicament biologique est une substance produite à partir d’une cellule ou d’un organisme vivant ou dérivée de ceux-ci.
En savoir plus
- Décret n° 2013-31 du 9 janvier 2013 - Conditions de l’expérimentation relative à la consultation du DP par les médecins
- Le dossier pharmaceutique : expérimentation de la consultation par les médecins hospitaliers
- Loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé
- Décret n°2017-878 du 9 mai 2017 relatif au dossier pharmaceutique