L’éducation thérapeutique

Qu’est-ce que l’éducation thérapeutique du patient (ETP) ?

En 1998, l’OMS-Europe a proposé la définition suivante (reprise par la Haute Autorité de santé et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, devenue l'agence Santé publique France) :

Education thérapeutique

  • L’éducation thérapeutique du patient vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. 
  • Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient.
  • Elle comprend des activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage de la gestion de la maladie et de soutien psychosocial.
  • Elle a pour but d’aider les patients (ainsi que leurs familles) à comprendre leur maladie et leur traitement, à collaborer avec les soignants, et à maintenir ou améliorer leur qualité de vie.

L’ETP a été inscrite dans le code de la santé publique (Art. L. 1161-1 à L. 1161-6 ) suite à la publication de la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires » (HPST)  du 21 juillet 2009. Elle est ainsi officiellement reconnue comme s’inscrivant dans le parcours de soins du patient.

 

A quels patients l’ETP s’adresse-t-elle ?

L’éducation thérapeutique s’adresse à toute personne ayant une maladie chronique, quels que soient son âge, le type, le stade et l’évolution de sa maladie.

Elle peut notamment aider le patient à :

  • comprendre les mécanismes de la maladie et le rôle des médicaments et des examens de biologie médicale nécessaires au suivi de la maladie,
  • maîtriser les bons gestes techniques pour utiliser le médicament ou surveiller la maladie,
  • reconnaître les signes d’alerte (symptômes, effets indésirables d’un médicament, résultats d’une automesure situés en dehors des valeurs fixées par le médecin) et savoir quoi faire s’ils surviennent.

Elle concerne également l’entourage du patient s’il le souhaite et si le patient souhaite l’impliquer dans la gestion de sa maladie.

 

Quels acteurs sont autorisés à dispenser l’ETP ?

L’éducation thérapeutique du patient peut être dispensée par les professionnels de santé impliqués dans la prise en charge des patients ayant une maladie chronique, dont les pharmaciens. Elle fait partie des missions confiées aux pharmaciens d’officine inscrites dans le code de la santé publique (Art. L. 5125-1-1 A ) et aux biologistes médicaux (Art L. 6211-1  et L. 6211-3 ).
L'ETP peut également être assurée avec le concours d’autres professionnels (travailleur social, éducateur en activité physique adaptée, …).

 

Quel est le rôle du pharmacien ?

Qu'il soit officinal, biologiste ou hospitalier, le pharmacien a un rôle important à jouer dans ce domaine.

En fonction des besoins des patients préalablement identifiés, il peut proposer de bénéficier d’une éducation ou d’un accompagnement thérapeutique. Il peut notamment :

  • aider à la compréhension de la maladie et des traitements,
  • aider à la compréhension des examens de biologie médicale,
  • informer et sensibiliser sur le bon usage des médicaments,
  • apprendre à utiliser les médicaments nécessitant une technique d’administration particulière (par exemples : instillation d’un collyre, inhalation d’un médicament antiasthmatique…),
  • aider dans l’apprentissage de l’autosurveillance de la maladie et des traitements,
  • soutenir et accompagner le patient tout au long de sa prise en charge.

Si nécessaire, en fonction de la situation, le pharmacien peut également orienter le malade vers une structure locale d’éducation du patient (réseau de santé, maison du diabète, école de l’asthme, association de patients…).

Pour plus d’informations pratiques : fiche professionnelle du site de l’Ordre

 

A titre d'exemple : le suivi des patients sous anticoagulants oraux

Dans le cadre d’un accord signé avec l'Assurance maladie, les pharmaciens officinaux peuvent proposer aux patients sous anticoagulants oraux de bénéficier d'un accompagnement thérapeutique. Initié en juin 2013 avec les antivitamines K (AVK), ce suivi comprend :

  • la réalisation d'au moins deux entretiens pharmaceutiques annuels la première année d'accompagnement, puis au moins un entretien pharmaceutique annuel les années suivantes complété par au moins deux évaluations de l'observance,
  • pour les patients sous AVK : le contrôle de la réalisation de l'INR (examen biologique qui permet d’évaluer l’action de l’AVK sur la fluidité du sang),
  • pour les patients sous anticoagulants oraux directs : la surveillance des signes évocateurs d'un surdosage ou d'un sous-dosage,
  • en cas de besoin, la prise de contact avec le prescripteur avec l'accord du patient.

Lors de ces entretiens, le pharmacien informe et conseille sur le bon usage de l’anticoagulant oral, notamment :

  • les modalités de prise,
  • la conduite à tenir en cas d’oubli,
  • l’importance de surveiller l’apparition éventuelle d’un saignement,
  • s’il s’agit d’un traitement par AVK : l’importance de faire contrôler régulièrement l’INR,
  • les médicaments à éviter pendant la durée du traitement anticoagulant,
  • les précautions à prendre dans la vie quotidienne…

Les pharmaciens biologistes jouent également un rôle important dans l’éducation et l’accompagnement thérapeutique des patients sous anticoagulants oraux. Ils peuvent notamment les aider à interpréter les résultats des valeurs d’INR (pour les patients traités par AVK) et reconnaître les signes évocateurs d’une hémorragie.

Date de mise à jour : 25/01/2021