Médicaments critiques : le retour à la normale
06/08/2020
Les cinq produits d’anesthésie qui faisaient l’objet d’une régulation nationale en raison du Covid-19 sont à nouveau disponibles directement pour les PUI. Mais la situation reste sous surveillance, en cas de nouvelle tension d’approvisionnement.
Le fait
Depuis le 1er août 2020, les pharmaciens hospitaliers peuvent à nouveau commander directement auprès de leurs fournisseurs cinq molécules qui faisaient l’objet, depuis le 23 avril, d’une procédure d’achat direct par l’État ou Santé publique France. Selon le décret 2020-911 , publié le 27 juillet, ce retour à la normale s’accompagne néanmoins de mesures spécifiques : les fournisseurs doivent procéder à un contingentement quantitatif temporaire de ces cinq molécules.
En pratique pour le pharmacien
- Les établissements de santé sont toujours tenus de :
- mettre à jour les stocks disponibles de ces produits via la plateforme maPUI.fr ;
- utiliser en priorité les produits dont les dates de péremption sont les plus proches.
- En cas de difficulté, il faut contacter l’Agence régionale de santé (ARS).
- En cas de difficulté globale constatée (via maPUI.fr ou les alertes des ARS), le dispositif de régulation nationale pourrait être redéclenché par le ministre des Solidarités et de la Santé sur proposition de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Il est à noter que la liste des médicaments prioritaires est passée de 5 à 10 avec l’ajout du vécuronium, du gamma-OH, de l’étomidate, de la noradrénaline et du tocilizumab (article 49 du décret n° 2020-911 du 27 juillet 2020).
« Il faut remercier l’ensemble des acteurs qui ont fait preuve d’une mobilisation exemplaire pour mettre en place le dispositif de régulation nationale. » Patrick Rambourg, président du Conseil central de la section H, représentant les pharmaciens des établissements de santé ou médicosociaux et des services d’incendie et de secours
Pour aller plus loin
- Durant la crise sanitaire, le dispositif de régulation nationale a permis d’éviter toute situation grave de pénurie dans les établissements.
- Les cinq molécules concernées sont deux hypnotiques (midazolam et propofol) et trois curares (cisatracurium, atracurium et rocuronium). Elles ont subi de très fortes tensions d’approvisionnement, liées à la prise en charge des malades atteints du Covid et des patients admis en réanimation, ce qui expliquait ce statut d’exception.
- Au 27 juillet 2020, la situation était rassurante, avec 100 % de stocks à plus de 14 jours pour le midazolam (sur 57 % de PUI ayant indiqué disposer de stock sur maPUI.fr), 96 % pour le propofol (sur 67 % de déclaration de stock sur maPUI.fr) et 99 % pour les curares (sur 76 % de déclaration de stock sur maPUI.fr).
À lire aussi
-
Règlement européen relatif aux essais cliniques de médicaments : fin de la période de transition
21/11/2024
-
Renforcement de la pertinence des prescriptions médicales : publication du décret
14/11/2024
-
Financiarisation de l’offre de soins : que dit le rapport de la mission d’information du Sénat ?
03/10/2024