Accident d’exposition au sang : une instruction interministérielle précise le rôle de chaque intervenant.
11/07/2019
En cas d’accident d’exposition au sang (AES), une consultation médicale immédiate s’impose ; ce qui implique, dans un deuxième temps, les métiers de la pharmacie dans le suivi des risques de contamination biologique. Dans une instruction interministérielle , qui précise la mission de chaque intervenant, les pharmaciens d’officine se voient confirmer leur rôle de dispensation des antirétroviraux.
Dans ce document relatif « aux recommandations de prise en charge des accidents d’exposition au sang et aux liquides biologiques survenant dans un environnement professionnel et des accidents d’exposition sexuelle » à l’intention des établissements de santé et des centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), les ministères chargés de la santé et du travail précisent les dispositifs et les modalités de prise en charge et d'accès au traitement post-exposition (TPE) en cas d’accidents d’exposition au sang (AES). Il est souligné l’importance d’un délai court entre l’AES, l’évaluation du risque et la mise en route si nécessaire d'un TPE (idéalement dans les 4 heures suivant l'exposition au risque).
| En cas d’AES professionnel, notamment dans un contexte de généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens officinaux : - Conduite à tenir : http://www.geres.org/que-faire-en-cas-daes ; - Structures de prise en charge : les services hospitaliers, de maladies infectieuses et tropicales et les structures des urgences sont à privilégier, quel que soit le cadre d’emploi professionnel ; - Renseignement auprès de la ligne téléphonique VIH info soignants : 0810 630 515 (service anonyme). |
Pour rappel, on entend par AES tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang en lien avec soit une effraction cutanée (piqûre, coupure…) soit une projection sur une muqueuse (œil...) ou sur une peau lésée.
Quel rôle pour les pharmaciens dans le dispositif de prise en charge d'un AES ?
Après la consultation médicale initiale, les interventions suivantes en découlent :
- Pharmacies hospitalières : le pharmacien hospitalier est en charge de la préparation des kits de TPE (composition, suivi des péremptions).
- Pharmacies hospitalières et officines : La dispensation des TPE peut être réalisée par une officine ou une PUI autorisée à la vente au public.
A noter : la prophylaxie post-exposition fait appel à des antirétroviraux ne disposant pas d''une AMM dans cette indication. Néanmoins, leur utilisation dans ce contexte est une pratique reconnue au plan international. Ils peuvent donc faire l'objet d'une prescription hors AMM dans cette indication et bénéficier d'une prise en charge à 100%.
- Laboratoires de biologie médicale : chargés du suivi des traitements et de leur bonne tolérance et impliqués dans les contrôles lorsqu’un TPE est prescrit (pour 28 jours au maximum), ils évaluent notamment le statut sérologique ou la charge virale, l’efficacité du traitement. Ces examens spécifiques sont, dans le cadre hospitalier, financés par les crédits du fonds d’intervention régional (FIR) alloués aux CeGIDD par les agences régionales de santé (ARS).
L’instruction rappelle également l’importance de la déclaration des AES d’origine professionnelle et, en amont, la nécessité de mettre en place des mesures préventives.
En savoir plus :
Rapport « Morlat » : Recommandations du groupe d’experts sur la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH - Chapitre “Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang chez l’adulte et l’enfant (actualisation 2017).
