Di@pason : expérimentation d’un parcours de soins connecté pour des patients sous AVK

19/12/2019

Di@pason : expérimentation d’un parcours de soins connecté.

Dans le cadre des expérimentations d’innovations organisationnelles et financières dites « article 51 », un arrêté  autorise l’essai d’un parcours de soins de patients chroniques sous antivitamine K (AVK) intégrant la biologie médicale délocalisée (BMD). Fiche technique.

Un arrêté du 4 octobre,  paru au Journal officiel  du 12 octobre 2019, organise la mise en place du dispositif dit Di@pason qui prévoit la phase analytique de l’examen de biologie médicale de patients chroniques traités par AVK en dehors des laboratoires de biologie médicale (LBM). Celle-ci peut se faire à domicile, en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou dans des services médico-sociaux, selon le souhait du patient et sous la responsabilité du LBM.

Les objectifs

Di@pason vise notamment à moderniser et à rendre plus efficient et accessible à tous et à tout moment le parcours de soins des patients chroniques sous AVK en ville, grâce à la biologie délocalisée connectée au laboratoire de biologie médicale et à la coordination des professionnels de santé par le numérique.

Concrètement

Le cahier des charges de ce dispositif prévoit que l’infirmier(ère) effectue la mesure de l’INR* par prélèvement capillaire, puis se connecte au moyen d’un dispositif portable de lecture (LabPad INR) pour télétransmettre au biologiste médical (BM) le résultat contextualisé. L’infirmier peut adapter la posologie de l’AVK en fonction du résultat de l’INR et demander un contrôle de celui-ci. En cas d’urgence, une coordination biologiste-médecin-infirmier est nécessaire.

La prise en charge du parcours fait l’objet d’un forfait, regroupant les actes infirmiers et de biologie médicale. Ce forfait est géré par les LBM (qui reverse leurs honoraires aux infirmiers ou aux établissements de soins) dans le cadre des innovations organisationnelles et financières dérogataires de l’« article 51 ».

Guidée par les besoins des patients sous AVK, cette innovation a préalablement été testée et validée à petite échelle par des biologistes médicaux, des médecins et des infirmier(ère)s.

La portée

Di@pason concerne les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Centre-Val de Loire, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.

La durée

L’externalisation de la phase analytique est autorisée pour 18 mois à compter de l’inclusion du premier patient dans le dispositif.

Les indicateurs d’évaluation

L’évaluation de cette expérimentation repose sur des indicateurs de qualité et de sécurité (temps de prise en charge des patients à risque), de coordination (nombre d’appels, d’adaptation de posologie), de continuité des soins (nombre d’INR validés le week-end), d’efficience économique, de satisfaction des utilisateurs.

Quel rôle pour le biologiste médical ?

Pivots de l’expérimentation, les biologistes médicaux qui fournissent aux infirmiers les dispositifs de diagnostic in vitro  les forment, les habilitent et les approvisionnent en consommables. Ils effectuent des contrôles qualité réguliers des appareils (qualification et maintien de performance du test), valident les résultats à distance et initient si besoin les prises en charge en urgence.

Les biologistes médicaux gèrent la prise en charge pour tous les professionnels de santé impliqués.

 

* International Normalized Ratio, indicateur de la coagulation sanguine.

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