Impact des ruptures d’approvisionnement sur la santé des patients : n’oubliez pas de déclarer les cas de pharmacovigilance
14/02/2020
Les centres régionaux de pharmacovigilance lancent une étude pour recenser les erreurs médicamenteuses liées aux ruptures d’approvisionnement. Cette étude va permettre de mesurer l’impact sur la santé des patients des ruptures d’approvisionnement, afin de pouvoir mettre en place des mesures pour y remédier.
Pour évaluer toutes les conséquences des ruptures d’approvisionnement, les centres de pharmacovigilance lancent l’étude CIRUPT (Conséquence Iatrogène d’une RUPTure de stock).
Pendant combien de temps ? 1 an, de janvier à décembre 2020.
Une rupture d’approvisionnement peut mener à plusieurs situations différentes, toutes comportant un risque lié au changement imposé :
- changement pour un médicament de la même classe pharmacologique ;
- changement pour un médicament d’une classe pharmacologique différente ;
- changement de dosage ;
- arrêt de traitement ;
- changement de la forme galénique ;
- changement du conditionnement de la spécialité.
Ces dernières années, les centres de pharmacovigilance ont été alertés par plusieurs incidents en lien avec des difficultés d’approvisionnement de médicaments. Par exemple :
- décès par aplasie survenu suite à la rupture de Belustine 40 mg, en boîte de 5 gélules. La pharmacie a dispensé au patient la spécialité Cecenu 40 mg, Kapsul, boîte de 20 comprimés, initialement destinée au marché allemand. Le patient a succombé à un surdosage, ayant pris le traitement en une seule fois, comme il le faisait avec la Belustine, la totalité des gélules contenues dans la boîte de Cecenu… soit 800 mg au lieu de 200 mg ;
- effets indésirables graves de nature neurologique psychiatrique liés à l’utilisation de Phénergan injectable à la place de Polaramine injectable pour des patients traités dans le cadre de prémédication de chimiothérapie.
Pourquoi c’est important ?
La déclaration des effets indésirables s’inscrit dans les missions de santé publique du pharmacien. Acteur de terrain, proche des patients, le pharmacien est un acteur clé du système de pharmacovigilance. Que ce soit à l’officine, en établissement de santé ou dans un laboratoire de biologie médicale, les pharmaciens ont également un rôle à jouer pour limiter les risques liés aux ruptures d’approvisionnement, en déclarant leurs conséquences :
- effets indésirables ;
- erreurs médicamenteuses ;
- surdosages ;
- interactions médicamenteuses ;
- aggravation de la pathologie sous-jacente...
Comment déclarer ?
- Sur le portail des vigilances : www.signalement-sante.gouv.fr ;
- Directement auprès des centres régionaux de pharmacovigilance par téléphone, mail, courrier, en précisant ses coordonnées.
Pour aller plus loin
Ruptures de Belustine : information de sécurité sur le site de l’ANSM
Ruptures de stock de Polaramine : information de l’ANSM en cas de rupture