Rapport “charges et produits” 2025 de la Cnam : quelles propositions pour les pharmaciens ?
25/07/2024
Le Conseil de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie (Cnam) a adopté le 18 juillet 2024 le rapport sur les charges et produits de l’Assurance maladie pour 2025, rapport qui préfigure habituellement le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Quelques propositions concernent les pharmaciens.
Ce rapport prévoit 1,56 milliard d’euros d’économie sur les dépenses d’assurance maladie en 2025, contre 1,265 milliard en 2024.
Concrètement, pour le pharmacien
Comme l’an dernier, le rapport formule 30 propositions. Parmi les propositions concernant les pharmaciens, on relève notamment :
- limiter la première délivrance de pansements et produits nécessaires au traitement des plaies à 7 jours de traitement et permettre à l’infirmier d’adapter ensuite la prescription au juste besoin du patient ;
- identifier avec les pharmaciens les dispositifs médicaux non ouverts rapportés à l’officine et expérimenter les modalités de leur utilisation ;
- permettre aux professionnels de santé réalisant Mon Bilan Prévention d’orienter les patients vers un dépistage du diabète et de la maladie rénale chronique ;
- lutter contre la banalisation des antalgiques de palier 2 (tramadol) et 3 (fentanyl) en régulant leur dispensation ;
- consolider et accélérer le développement de l’exercice coordonné (plus spécifiquement les maisons de santé pluriprofessionnelles - MSP - et les centres de santé) à travers les différentes négociations conventionnelles ;
- empêcher la désertification pharmaceutique en soutenant financièrement toutes les officines fragiles, lorsqu’elles sont les dernières de leur commune ;
- demander aux industriels le remboursement du surcoût de marge de distribution payé par l’Assurance Maladie du fait de l’existence de certains prix faciaux différents des prix nets ;
- lancer des Assises de la téléconsultation en concertation avec l’ensemble des acteurs ;
- améliorer la pénétration des biosimilaires en luttant contre les stratégies conduites par les laboratoires pour contourner la substitution en officine des molécules onéreuses ;
- poursuivre la mise en place de l’accompagnement à la prescription et l’étendre en l’appliquant à de nouveaux postes de soins, notamment à la biologie et aux transports ;
- étendre les ordonnances sécurisées pour maîtriser la dispensation de certains médicaments spécifiques (tramadol par exemple) ;
- parallèlement à la généralisation de l’ordonnance numérique, déployer nationalement l’outil ASAFO auprès des pharmacies et encourager le recours à des outils d’intelligence artificielle pour détecter en officine les fausses ordonnances ;
- stabiliser le système de gardes le soir et le week-end afin de garantir un accès aux soins permanent et partout sur le territoire.
Le texte aborde également de nouveaux sujets, tels que la décarbonation du système de santé et la santé environnementale, avec pour objectif de développer d’ici la fin 2024 un outil d'évaluation de l’impact carbone du médicament, et une action de sensibilisation aux dangers des perturbateurs endocriniens.
Par ailleurs, l’assurance maladie poursuit cette année ses analyses sectorielles sur la financiarisation de l’offre de soins. Elle renouvelle sa recommandation de mettre en œuvre un Observatoire de la financiarisation du système de santé pour suivre les opérations financières, analyser leurs conséquences, identifier les dérives spéculatives et faire des recommandations.
Concernant la biologie médicale, la CNAM estime justifié de poursuivre la régulation du secteur de la biologie médicale privée et souhaite qu’une politique incitative soit menée pour favoriser et accélérer la recomposition des laboratoires de biologie médicale hospitaliers.
Enfin, l’assurance maladie mettra en place dans les pharmacies un téléservice d’aide à la détection d’atypies de consommation (ADAC) via Amelipro pour leur permettre de suivre la consommation des bandelettes glycémiques par patient.
Le prochain PLFSS sera présenté au plus tard en Conseil des ministres le 1ᵉʳ octobre 2024.