Supplémentation en vitamine D et fer : les précisions du Haut Conseil de la santé publique

06/10/2022

Supplémentation vitamine D et fer

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande, dans un avis, un repérage des populations à risque de carence en fer et préconise des mesures de prévention de la carence en vitamine D. Il rappelle également les principales recommandations.

 

Le fait

Dans le cadre de la mise à jour des repères nutritionnels pour la population française (édités par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail [Anses]), le HCSP a évalué la couverture des besoins nutritionnels de la population générale en fer et en vitamine D. Il a émis un avis.

Précisions concernant le fer

Ce qu’il faut retenir de l’avis :

  • le risque de non-couverture des besoins concerne principalement les femmes en âge de procréer ;
  • la fréquence des anémies ferriprives est de l’ordre de 3 % chez les femmes en âge de procréer en France métropolitaine. Ces anémies sont nettement plus fréquentes chez les femmes d’un faible niveau socioéconomique, habitant dans les départements d’outre-mer, ainsi que chez les femmes multipares ou utilisant un dispositif de contraception intra-utérin (DIU) ;
  • il ne semble pas pertinent de chercher à augmenter les apports en fer pour l’ensemble de la population adulte ;
  • il est recommandé de concentrer les mesures de prévention sur les groupes à risques d’anémies ferriprives.

Les recommandations : Concentrer les mesures de prévention sur les groupes à risques concernés par les anémies ferriprives que sont les femmes en âge de procréer à risque élevé (de faible niveau socioéconomique, multipares, des départements d’outre-mer, porteuses de DIU).

Précisions concernant la vitamine D

Ce qu’il faut retenir de l’avis :

  • l’exposition aux UV est très importante pour couvrir les besoins en vitamine D (80 à 90 % des besoins proviennent de la biosynthèse cutanée) ;
  • le dépistage de la carence en vitamine D par un dosage sanguin de la 25-OH-vitamine D n’a pas lieu d’être pratiqué sur la population générale ;
  • le HCSP recommande de mettre en place la réglementation nécessaire pour les laboratoires de biologie médicale (LBM) en vue de généraliser l’utilisation de méthodes de référence pour le dosage de la 25-OH-vitamine D ;
  • les groupes de populations à risques de carence en vitamine D sont les personnes en situation de précarité, les personnes obèses, les personnes ne s’exposant pas au soleil (personnes vivant en institution ou portant des vêtements très couvrants, personnes à peau très pigmentée vivant sous des latitudes élevées) ;
  • les données scientifiques ne sont pas suffisantes pour recommander une supplémentation systématique dans les groupes à risques identifiés.

Les recommandations :

  • promouvoir un mode de vie sain et favorable au statut en vitamine D :
    • assurer une exposition solaire modérée, mais suffisante et compatible avec les messages de prévention des cancers cutanés,
    • promouvoir une consommation d’aliments riches en vitamine D, en cohérence avec les recommandations nutritionnelles (poissons gras à hauteur d’une portion par semaine, œufs, fromages et produits laitiers) ;
  • éviter l’autoprescription de compléments alimentaires riches en vitamine D.

 

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