Dispensation sous protocole : les modalités se précisent
21/01/2021
La dispensation sous protocole franchit une nouvelle étape avec la parution d’un décret au Journal officiel du 14 janvier . Des protocoles nationaux de coopération déterminent les conditions de la délivrance sans ordonnance de médicaments habituellement prescrits et celles de la formation préalable des pharmaciens pour la réaliser.
Le fait
Délivrer des médicaments de prescription médicale obligatoire sans présentation d’une ordonnance : cette possibilité, dite de "dispensation sous protocole", est donnée aux pharmaciens d’officine par la loi du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé, notamment sous condition d’un exercice coordonné. Un décret, "relatif aux conditions dans lesquelles les pharmaciens peuvent délivrer des médicaments pour certaines pathologies", texte d’application de cette loi, est paru le 14 janvier au Journal officiel.
Ce qu’il faut retenir
Ce décret prévoit que les conditions de délivrance et de formation préalable des pharmaciens soient déterminées par des protocoles nationaux de coopération.
- Un comité national des coopérations interprofessionnelles propose la liste des protocoles à élaborer et à déployer.
- La rédaction est assurée par une équipe de professionnels de santé, en concertation avec les Conseils nationaux professionnels des médecins et des pharmaciens.
- Après avis de la Haute Autorité de santé (HAS), ces protocoles font l’objet d’un arrêté des ministres en charge de la Santé et de la Sécurité sociale.
En outre, selon le décret, le médecin traitant doit être informé par le pharmacien d’officine de cette délivrance de médicaments dans le respect des délais fixés par chaque protocole.
Pour aller plus loin
- La loi du 24 juillet 2019 a inscrit dans le code de la santé publique (CSP) la possibilité, pour les pharmaciens d’officine, de délivrer des médicaments de prescription médicale obligatoire :
- dans le cas de certaines pathologies et dans le respect des recommandations de la HAS ;
- selon une liste de médicaments fixée par arrêté, après avis de la HAS ;
- dans le cadre de protocoles qui s’inscrivent dans un dispositif d’exercice coordonné (équipes de soins primaires, maisons et centres de santé, communautés professionnelles territoriales de santé).
- Les pathologies concernées ont été définies par arrêtés parus en mars 2020 :
- rhinoconjonctivite allergique saisonnière de patients de 15 à 50 ans (renouvellement de traitement) (arrêté du 6 mars 2020 paru au JO du 8 mars ) ;
- pollakiurie et brûlure mictionnelle chez la femme de 16 à 65 ans (arrêté du 6 mars 2020 paru au JO du 8 mars ) ;
- odynophagie (arrêté du 6 mars 2020 paru au JO du 8 mars ) ;
- éruption cutanée vésiculeuse prurigineuse chez l’enfant de 12 mois à 12 ans (arrêté du 6 mars 2020 paru au JO du 10 mars ).
- Les exigences essentielles de sécurité et de qualité des protocoles de coopération : article R. 4011-1 du CSP.
- La procédure d’élaboration du protocole national et sa mise en œuvre : articles D4011-3 et D4011-4 du CSP.
À lire aussi
-
Règlement européen relatif aux essais cliniques de médicaments : fin de la période de transition
21/11/2024
-
Renforcement de la pertinence des prescriptions médicales : publication du décret
14/11/2024
-
Financiarisation de l’offre de soins : que dit le rapport de la mission d’information du Sénat ?
03/10/2024